Ouvert pour la justice climatique : La dimension sociétale du changement climatique

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By: Invité , Mon Oct 24 2022
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Author: Invité

Pour faire face à la crise climatique, il est nécessaire de partager rapidement les connaissances au-delà des frontières géographiques, économiques et disciplinaires. C'est pourquoi la semaine de l'Open Access 2022 a pour titre "Open for climate justice". À cette occasion, nous parlons avec des scientifiques qui ont publié leurs recherches sur le climat en accès ouvert chez Springer Nature afin d'en savoir plus sur leur travail et de découvrir pourquoi ils considèrent que l'accès ouvert est si important pour la lutte contre le changement climatique.

Dans ce blog, nous parlons avec Céline Bellard, écologue au CNRS.

Comment définissez-vous la notion de justice climatique et que signifie-t-elle selon vous ?

Selon moi la justice climatique implique de ne pas étudier les conséquences des changements climatiques sous le seul angle des conséquences environnementales mais d’y intégrer la dimension sociétale et comment cette crise climatique et environnementale peut conduire à davantage d’inégalités. 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos recherches et sur leurs contributions à la justice climatique ?

Mes travaux portent sur les conséquences des changements climatiques sur la biodiversité, en particulier au sein des écosystèmes insulaires. Les écosystèmes insulaires étant particulièrement touchés par les changements climatiques (évènements climatiques extrêmes, hausse du niveau des mers et augmentation moyenne des températures), ils sont les premiers concernés par cette crise climatique et environnementale. Mes travaux ne contribuent pas directement à la justice climatique ayant une approche environnementale de la question. Pour autant, comment les espèces et les écosystèmes vont répondre aux changements climatiques et l’étude de la vulnérabilité de ces derniers est une première étape pour anticiper la résilience des écosystèmes et les pertes de fonctions de ces derniers en raison des pressions anthropiques tels que les services de pollinisation, de régulation des écosystèmes, de purification de l’eau, etc. L’étude du devenir des services fournis par la biodiversité permet de mieux rendre compte des conséquences pour les sociétés mais également de mettre en œuvre des mesures de conservation, et d’adaptation pour limiter les conséquences et les inégalités qu’elles provoqueraient.

Pourquoi avez-vous choisi de publier vos travaux en accès ouvert ?

La publication en open access permet une plus grande visibilité des travaux publiés et des résultats à un plus grand nombre de chercheurs à travers le monde. Mes travaux s’intéressent aux conséquences des changements globaux à une échelle mondiale. A travers l’open access, j’essaie de promouvoir les résultats de ces études aux chercheurs des différents pays mais aussi aux gestionnaires et pouvoir public qui pourraient être intéressés par les résultats de ces travaux dans la planification des mesures d’adaptation aux changements globaux.

Quel a été l'impact de la publication en accès ouvert pour votre recherche ?

La publication en open access permet une meilleure visibilité des travaux et permet le partage des connaissances, des approches, ce qui est essentiel en particulier lorsque l’on travaille en biologie de la conservation où les gestionnaires et les policy makers n’ont pas toujours accès aux publications scientifiques. 

Selon vous, comment la publication en accès ouvert peut-elle contribuer à la justice climatique ?

Un des principales avantages de l’accès ouvert est de permettre à l’ensemble de la société d’avoir un accès aux données scientifiques et aux connaissances. Le partage de l’information à l’échelle de la planète est l’une des premières étapes pour faire face à la crise climatique et mieux se préparer aux conséquences des changements globaux.

Estimez-vous que la publication en accès ouvert est une pratique courante en France ?

Depuis mes travaux en thèse qui ont commencé en 2010, j’ai vu se développer la publication en accès ouvert pour différents journaux, et différents portails (hal, biorXiv, dryad). Ces publications en accès ouvert à la fois des résultats scientifiques et des données ont permis un essor considérable des bases de données de biodiversité. Le CNRS qui m’emploie actuellement demande à l’ensemble de ces agents de fournir une copie en open access des articles publiés sur des portails dédiés (hal) pour les comptabiliser dans les évaluations annuelles, ce qui montre aussi l’importance du partage des publications pour les instituts scientifiques.

Comment définiriez-vous l'impact sociétal de la recherche ?

Mes travaux ont entre autres vocation à alimenter les rapports de synthèse internationaux tels que l’IPCC ou l’IPBES afin de mieux informer les gouvernements de l’état des connaissances sur les conséquences des changements globaux.

Selon vous, comment soutenir les chercheurs afin de leur permettre de maximiser l'impact sociétal de leurs travaux et quel est le rôle de la publication en accès ouvert dans ce contexte ?

L’accès gratuit à l’open access dans les revues notamment pour les chercheurs qui n’ont pas les moyens financiers de payer l’open access est essentiel pour permettre une équité dans la diffusion de la recherche à l’échelle mondiale et pour maximiser l’impact sociétal des travaux produits par la communauté scientifique.

Que conseilleriez-vous à d'autres chercheurs qui envisagent de publier leurs travaux en accès ouvert ?

Je conseille toujours de publier les articles en open access soit à travers les journaux si les moyens financiers le permettent ou à travers des plateformes dédiées (biorXiv ou hal) afin de permettre une meilleure visibilité et diffusion des travaux de recherche.


Découvrez comment nous favorisons la publication en libre accès et la science ouverte chez Springer Nature



Céline Bellard © SpringerNature 2022
A propos de Céline Bellard

Céline Bellard est écologue au CNRS. Elle travaille sur les effets du changement climatique et des invasions biologiques à l'Université Paris Saclay, en reliant les modèles à grande échelle et les écosystèmes insulaires, par le biais d'une variété d'outils de modélisation dont les analyses de réseaux.

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